« Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues »

« Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues  »

Deux visages figés en un baiser d’éternité composent ce bas-relief en une sorte d’apparition fantomatique. A l’instar des amants de Pompéi les deux personnages semblent appartenir à la fois au présent et surgir des temps immémoriaux .Outre cette achronie, un trouble apparaît et nous indique que quelque chose d’impossible et d’étrange est à l’oeuvre , cet amour hors du temps présente une anomalie presque imperceptible, les deux visages offerts l’un a l’autre dans l’envol de ce baiser suspendu ne sont pas de même taille. Il pourrait s’agir d’une mère et de son enfant mais non, ce sont bien deux adultes qui sont en témoignage affectueux, le mystère opère d’autant plus en une fantasmagorie surnaturelle qui devient action de grâce. L’inquiétante étrangeté laisse place à la déclaration d’amour absolu du poète Paul Eluard (le phénix 1951) dont le titre est emprunté, le baiser d’éternité devient ici sacre et hommage.

Format : STL
2018

Benoît Olive officie au théâtre Liberté de Toulon, funambule du tableau excel il a, sous une multitude d’alias, d’autres cordes à son arc et à son coeur! Il fit tout d’abord « entre deux suffocations  » (film de Nagi Gianni ) la rencontre d’une Comtesse, le charme opérera et elle le transformera bien plus tard en BO Galant, héros énigmatique d’une troisième mi-temps ! Mais il fera d’abord, sous la bannière du Mouton Enragé, un voyage en slip en Haldernablou d’Alfred Jarry (performance de Tom de Pékin ). On l’a ensuite vu dans le Vercors sauter  à l’élastique mais surtout en entrechats avec la compagnie Décorpstyquée. Il cosigne en parallèle plusieurs textes pour les éditions On Your Slate qui lui permettent de mettre en évidence de manière contradictoire ses capacités de Champion des cœurs brisés et de romantique patenté. Aujourd’hui devenu personnage principal d’une pièce de théâtre qui ne saurait exister, Benoît Olive poursuit néanmoins une quête indescriptible et s’attelle avec deux comparses à un récital performatif qui dresse en une cartographie atemporelle un portrait d’une féminité multiple, obscure et dérangeante où la voix, la danse et la musique forment un oratorio hypnotique.